Y aura-t-il assez d’eau dans le Mentonnais cet été?

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Menton Politique

Les élus de la Riviera française ont évoqué les réserves en eau pour faire face à la sécheresse. Si elle devrait épargner le territoire cet été, la vigilance ne baisse pas pour les prochaines années.

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M.R.Publié le 29/04/2024 à 09:22, mis à jour le 29/04/2024 à 09:22
Selon les services de la Carf et d’après l’état des nappes phréatiques, la sécheresse ne devrait pas poser de problème cet été. Les élus se concentrent sur les prochaines années. C. Dodergny

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Le phénomène de sécheresse a durablement touché le département ces dernières années. Si bien que la menace d’un nouvel épisode de ce type, qui avait vu bon nombre de communes mettre en place des restrictions d’eau, demeure sur tous les esprits. Les forts épisodes pluvieux de ces derniers jours ont eu le mérite de soulever des questions concernant les réserves d’eau.

Dans son bulletin de relevé au 1er avril (avant les dernières pluies), le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) mentionnait que l’état des nappes était "satisfaisant sur une grande partie du territoire, notamment sur les nappes réactives, du fait d’une recharge 2023-2024 excédentaire."

Qu’en est-il pour le bassin mentonnais? C’est l’élu mentonnais Cédric Monteiro qui a soulevé l’interrogation lors du dernier conseil de communauté. "L’eau devient une denrée assez rare. Il y a des chantiers qui ont démarré, quel est l’état des nappes avant l’été et peut-on avoir un retour sur les différents forages qui ont été entrepris? Quels moyens à long terme allez-vous mettre en place pour développer la diminution de la consommation d’eau via les systèmes actuellement en place."

"Rien n’est gagné"

Dans le cadre d’une suspension de séance*, Sylvain Michelet, directeur général des services techniques (DGST) de la Carf, a pris la parole pour évoquer les contours d’un "territoire complexe, aussi bien sur la production que la consommation d’eau". "Nous avons traversé des années de sécheresse avec une crise hydrique très sévère l’année dernière, a-t-il indiqué. Nous avons réussi, grâce à différents moyens de production complémentaires et une mise en service de certaines sources non-utilisées en accord avec la DDTM, à assurer la production et la livraison d’eau sur le territoire. Notamment à Castillon, où la commune a pu être alimentée par une source venant de Sospel. La pluviométrie importante nous a permis de remonter l’ensemble de nos ressources en eau. Même dans la Roya, le niveau des nappes est élevé et se maintient. L’été prochain devrait se passer dans de meilleures conditions que l’année dernière, même si rien n’est gagné."

Comment consommer moins?

Si les élus abordent donc sereinement la période estivale à venir, ils n’écartent pas le risque de sécheresse pour les prochaines années. Les regards sont donc tournés vers l’avenir, où de nouveaux enjeux vont émerger. Le besoin d’assurer une production plus localisée sera prioritaire afin d’être moins dépendant des acteurs extérieurs au territoire. En parallèle des travaux de l’avenue Jean-Jaurès à Roquebrune, qui ont permis de rétablir et sécuriser le transfert de l’eau depuis la Vésubie et la Tinée, le Smiage a été mandaté pour réaliser des forages. L’un d’eux est prévu à la Turbie mi-juin et des consultations pour trois autres (un à Sainte-Agnès et deux à Castillon) sont en cours.

"L’idée, ce n’est pas de chercher plus d’eau mais aussi de voir comment on peut en consommer moins, reprend Sylvain Michelet. La délégation de service public [DSP] de Veolia se termine à la fin de l’année. Nous sommes en phase de renouvellement avec des objectifs forts en termes de consommation, notamment avec la mise en place de compteurs a relevé télémétrique pour avoir un indice de consommation auprès de chaque usager et optimiser les recherches de fuite."

Avec la DSP arrivant à sa fin, Cédric Monteiro reprend la balle au bond pour inciter les maires de l’agglo à "aller voir ce que font les autres communes" en matière de gestion de l’eau. "C’est un choix politique de savoir ce qu’on veut faire et quelles orientations on veut donner sur cette thématique." Le président de la Carf, Yves Juhel, s’est voulu rassurant en indiquant que ce sujet "qui dépasse la Carf, Monaco et l’Italie, est pris très au sérieux".

*Lors des séances délibérantes, seuls les élus peuvent prendre la parole. Pour apporter différentes précisions, le président peut demander une suspension de séance pour donner la parole à un membre des services.