La Banque mondiale s’attache à aider les pays à atteindre leurs cibles de croissance économique et de réduction de la pauvreté conformément aux Objectifs de développement durable (ODD). Si l’ODD 6.5 traite spécifiquement de la gestion des ressources en eau, la réalisation d’autres ODD et cibles passe également par cet impératif. C’est pourquoi la Banque mondiale se préoccupe d’aider les pays à assurer leur sécurité hydrique au moyen d’une gestion saine et vigoureuse des ressources en eau.
La gestion des ressources en eau a pour objectif la sécurité hydrique. Compte tenu de l’essor démographique et de l’urbanisation dans le monde, sur fond d’incertitudes climatiques et non climatiques accrues, il n’est guère possible de « prévoir et planifier » un chemin unique vers la sécurité hydrique. Afin de renforcer celle-ci, il est indispensable d’accroître les capacités, l’adaptabilité et la résilience en faveur de la planification et de la gestion futures des ressources en eau.
La gestion des ressources en eau consiste à planifier, développer et gérer les ressources hydriques, tant en termes de quantité que de qualité, et ce quels que soient leurs usages. Ce processus concerne l’ensemble des institutions, infrastructures, mécanismes incitatifs et systèmes d’information qui appuient et pilotent la gestion de l’eau. Il s'attache à exploiter les bienfaits de cette ressource en veillant à ce qu’elle soit disponible en quantité et en qualité suffisantes pour les besoins en eau potable et en services d’assainissement, la production alimentaire et énergétique, le transport par voie navigable et les loisirs aquatiques, mais aussi en préservant la santé des écosystèmes tributaires de l’eau et en protégeant la valeur esthétique et spirituelle des lacs, des rivières et des estuaires. Enfin, la gestion des ressources hydriques consiste aussi à gérer les risques liés à l’eau : inondations, sécheresse, contamination, etc. Les relations complexes entre eau, ménages, économies et écosystèmes exigent une gestion intégrée qui tient compte des synergies et arbitrages qu’entraîne la grande quantité d’usages et de valeurs associées à cette ressource.
La sécurité hydrique repose sur deux facteurs : l’exploitation du potentiel productif de l’eau et la maîtrise de son potentiel destructeur. Elle diffère en cela des concepts de sécurité alimentaire ou énergétique, parce qu’il s’agit non seulement d’assurer un approvisionnement adéquat, mais aussi d’atténuer les risques engendrés par l’eau lorsqu’elle n'est pas bien maîtrisée. La sécurité hydrique comprend toutes les mesures susceptibles d’être prises ou déjà prises pour garantir une utilisation durable des ressources en eau, fournir des services d’eau fiables, et assurer la gestion et l’atténuation des risques liés à l’eau. Il s'agit d’un concept dynamique qui n’est pas cantonné à des objectifs à enjeu unique, comme la rareté de l’eau, la pollution ou l’accès à l’eau et à l’assainissement, mais qui envisage de manière plus large les attentes, les orientations et les réalisations sociétales en matière de gestion de l’eau. Il s’agit aussi d’un objectif de l’action publique dynamique, qui évolue selon le bien-être économique et les valeurs des sociétés, ainsi qu’en fonction de leur degré d’exposition et de tolérance aux risques associés à l’eau, sachant que la sécurité hydrique doit traiter des enjeux d’équité.
Le Groupe des solutions mondiales pour la sécurité hydrique et la gestion intégrée des ressources en eau a été mis en place pour appuyer les activités d’analyse, de conseil et de financement de la Banque mondiale dans le but d’aider les pays clients à réaliser leurs objectifs dans ce domaine. En effet, face aux pénuries accrues, à des régimes de la pluviométrie plus imprévisibles, à une dégradation de la qualité de l’eau et des écosystèmes aquatiques, ainsi qu’à des sécheresses et des inondations plus fréquentes, une approche plus intégrée et pérenne de la gestion de l’eau s’impose. Le Groupe des solutions mondiales s'attachera en priorité à assurer la pérennité des ressources en eau, à accroître la résilience face au changement climatique et à renforcer la gestion intégrée afin d’atteindre les objectifs du pôle mondial d’expertise en Eau et les ODD. Il œuvrera en collaboration avec de multiples pôles d’expertise et cellules transversales, soit de manière directe dans le cadre de projets de gestion des ressources hydriques ou multisectoriels, soit indirectement dans le cadre de projets menés dans les secteurs de l’agriculture, de l’énergie, de l’environnement, du climat ou de l’urbanisme.
Dernière mise à jour: oct. 05, 2022